Le mangeur de lune
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Le texte du conte
C’était quand c’était. Si ça n’avait pas été, ça ne se dirait pas. Mais comme cela a été, ça se dit. Il y avait un Rom qui vivait seul dans une maison au pied d'une montagne. Il travaillait dur mais avec ce qu’il gagnait, il avait tout juste de quoi faire un seul repas par jour. Chaque soir il rentrait chez lui, il se préparait une « mamaliga », une galette de maïs qu'il mangeait avec plaisir et lorsqu'il n'y en avait plus il léchait l'assiette jusqu'à ce qu'il ne reste vraiment rien.
Un soir qu'il rentrait chez lui après une dure journée de labeur, il vit que sa porte était ouverte. A l'intérieur, installé à sa table, se trouvait un vieillard à la longue barbe blanche. Ce vieillard était en train de manger la galette de maïs. SA galette de maïs ! Le Rom se précipita à l'intérieur et se mit à crier :
« Voleur ! Pillard ! De quel droit manges-tu mon maïs ? Qui t'a permis ?
- Je suis fatigué et j'ai faim, répondit l'étranger. Quand j'ai vu cette galette de maïs, je n'ai pas pu m'empêcher de la goûter.
- Regardez-le, celui-là ! Il voit une galette de maïs et sa langue se met à bondir dans sa bouche ! Si tu aimes tant les galettes, va donc manger celle-ci ! s'écria le Rom en montrant du doigt la lune qui brillait dans le ciel, bien pleine et bien ronde.
- Pardonne-moi, dit le vieillard en s'aidant de son bâton pour se lever, j'avais vraiment très faim. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas mangé.
- Non, je ne te pardonne pas ! dit le Rom. Puisque tu as tout mangé, tu dois me payer.
- Je n'ai malheureusement pas un sou, dit le vieillard, mais je reviendrai au printemps et je te paierai ce que je te dois et même davantage. Crois-moi, tu seras mille fois récompensé. »
Mais le Rom ne voulait rien entendre. Il claqua la porte pour empêcher le vieux de sortir.
« Très bien, dit le vieillard en se redressant. Comme tu le voudras. Je t'aurais apporté au printemps des monceaux d'or, de quoi devenir l'homme le plus riche du monde. Mais puisque c'est ainsi, tu auras une autre récompense. Tu iras vivre sur la lune et tu te nourriras d'elle. Tu ne reviendras sur terre que lorsque tu l'auras mangée jusqu'au bout, sans en laisser une miette. »
Alors, les yeux du vieillard lancèrent des éclairs et le Rom fut emporté par une force magique, très haut dans le ciel, au-dessus des nuages, et il atterrit sur la lune.
Que pouvait-il faire ? Impossible de redescendre, il ne savait pas voler et même les oiseaux ne montaient pas si haut. Il a bien fallu qu'il s'habitue à vivre seul, là-haut, sur la lune vide et froide, sans personne avec qui parler, sans personne à qui se plaindre, sans rien à manger. Sans rien à manger, non ! Il n'y avait rien à part la lune elle-même. Et la faim se faisait sentir cruellement.
Alors il a commencé à manger la lune, comme le lui avait dit le vieillard. Mais plus il mangeait la lune, plus il avait faim. Il la dévorait à pleine bouche, du matin jusqu'au soir. La nuit il dormait, puis au matin il recommençait à manger. Jamais de sa vie il n'avait eu aussi faim et il n'était jamais rassasié. Souvent, il s'endormait en pensant à sa cabane au pied de la montagne et aux bonnes galettes de maïs qui lui remplissaient le ventre. Et au matin, la faim le reprenait et il se remettait à manger, manger, manger… La lune diminuait, diminuait, diminuait, et il l'aurait bien mangée jusqu'au bout, mais dès qu'il n'en restait plus qu'un mince filet, elle se remettait à grossir, grossir, grossir, jusqu'à redevenir toute ronde.
Le pauvre homme n'a jamais pu revenir sur terre et il ne le pourra sans doute jamais. Ah ! sans doute regrette-t-il amèrement le jour où il a refusé un peu de nourriture à un vieil homme qui avait faim.
Commentaires
Trop basique.
Trop basique.
Trop basique.
Intéressant. Pourriez-vous développer ? Merci.