Le teigneux
|
|
Télécharger les ressources |
Le texte du conte
Il était une fois un homme appelé « Harmajjoud », « le teigneux rusé », connu pour sa malice et ses fourberies. Un jour, une vieille femme l’engagea comme berger. Le contrat de travail devait expirer à la fin du mois de mars, période à laquelle l’oiseau « dikou » envahit l’espace de ses cris, pique et excite les bovins.
Harmajjoud n’hésita pas à abuser de la confiance de sa maîtresse. Il avait vendu toutes les vaches après leur avoir coupé la queue. Ensuite, il repéra un terrain marécageux et y planta les queues. Et puis il courut retrouver la vieille. Haletant, il lui dit :
- C’est horrible ! Oh là là ! Quelle catastrophe Madame ! Si tu savais…
- Raconte ! Au nom de Dieu !
- C’est horrible, toutes les vaches se sont aventurées dans un terrain marécageux ; elles se sont enfoncées dans la boue, il n’y a plus que les queues qui sont visibles. Viens voir, c’est vraiment incroyable !
La vieille se lamenta sur son sort et celui de ses vaches. Au bout d’un moment, elle se résigna et se dit : « ce qui devait arriver arrive, on n’y peut rien ».
Une fois l’argent de la vente des bovins dépensé, il s’attaqua aux autres têtes de bétail. La vieille femme n’avait pas besoin de compter pour s’apercevoir que le nombre de ses bêtes était en diminution. Elle se voyait impotente et complètement ruinée ! C’est ainsi qu’elle réfléchit à une ruse qui la débarrasserait de ce filou. Elle était pressée de le congédier mais le contrat était clair : elle devait attendre la fin du mois de mars. Dans l’espoir de faire croire à son berger que le contrat était arrivé à terme, elle grimpa sur un arbre et pendant un long moment elle s’évertua à imiter le cri de l’oiseau qui annonce le printemps : « dicoo, dicoo, dicoo… ! ».
Le berger tendit l’oreille et repéra le lieu d’où venait le cri. Il resta sceptique.
- Comme il est étrange le cri de ce volatile ! Son cri s’apparente à celui du hibou !
Pour tirer l’affaire au clair, il ramassa une pierre, la plaça dans sa fronde qu’il fit tournoyer avant de viser l’arbre. Il s’en suivit un fracas et un gémissement terrifiant. Au même instant, une masse se détacha de l’arbre et s’écrasa au sol dans un bruit mat. Il se mit à sauter en se répétant ce dicton : « le hibou qui ne s’est pas envolé n’en est pas un ».
Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.
Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !
Le Maroc
(Royaume du Maroc)
Population : Les marocains et les marocaines. Plus de 30 millions d’habitants.
Langues : L’arabe et l’amazigh sont les deux langues officielles du Maroc. La langue maternelle des marocains est soit l’arabe dialectal ou la darija, soit la langue amazighe. Le français est parlé par une partie de la population, principalement dans les villes et dans les milieux instruits. L’espagnol est encore un peu parlé au nord du Maroc, plutôt par des personnes âgées. L’anglais prend peu à peu sa place en raison de son statut au niveau international.
Situation géographique : Le Maroc est un pays du Maghreb qui se trouve en Afrique du nord. Il est délimité à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par la mer Méditerranée, à l’est par l’Algérie et au sud par la Mauritanie.
Superficie : 450 000 km² (et 710 000 km² en comptant le territoire discuté du Sarah Occidental)
Climat : Le climat au Maroc est méditerranéen au nord, atlantique à l’ouest et saharien au sud.
Capitale : Rabat
Hymne national : Hymne chérifien
Devise nationale : Dieu, la Patrie, le Roi
Monnaie : Le dirham marocain
IDH (Indice de développement humain) : 0,567, IDH moyen (chiffres 2010)
Indépendance : 2 mars 1956
Pour en savoir plus : Article « Maroc » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Maroc/132004
Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.
Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".
L'arabe
Famille de langues : L’arabe est une langue sémitique de la famille des langues Afro-asiatiques.
Pour en savoir plus sur la famille des langues afro-asiatiques, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-afro-asiatiques
Nombre de locuteurs : plus de 200 millions de locuteurs.
Pays : L’arabe est la langue officielle de plus d’une vingtaine d’Etats, essentiellement en Afrique et en Asie.
Expansion : A partir du VIIe siècle, l’arabe connait une très forte expansion grâce à la propagation de l’Islam, la diffusion du Coran et la puissance militaire des Arabes.
Les formes principales : l’arabe dialectal et l’arabe classique. Les deux formes d’arabe sont fortement liées historiquement et idéologiquement.
- L’arabe classique (aussi appelé arabe éloquent, arabe grammatical, arabe littéraire ou arabe du Coran) est une langue associée à la religion et à l’écrit. Prestigieuse elle est associée à la culture littéraire, à la science, à la technologie et à l’administration.
- L’arabe dialectal et l’amazigh sont les langues parlées, utilisées dans la vie courante et véhiculent une culture populaire traditionnelle et contemporaine. L’arabe dialectal est le fruit de la fusion de l’arabe du VIIe siècle avec des parlers provenant des conquêtes militaires ainsi que des brassages de population des langues sud-arabiques, berbères, africaines, etc. Ces variétés dialectales sont extrêmement nombreuses et persistent dans le monde arabe à tel point que la compréhension devient quelques fois difficile. Ceci est surtout vrai pour l’arabe dialectal des pays du Maghreb et de la Méditerranée par rapport à celui du Proche-Orient.
- L’arabe dialectal du Maghreb : Le parler algérien, marocain et tunisien, est un dialecte composé d’arabe et de l’amazigh (ou berbère). Malgré les nuances, ces trois pays se comprennent entre eux. Si l’arabe s’est imposé, le berbère se parle couramment dans les trois pays et demeure une langue vivante. Tout comme les langues ont essaimé entre elles, les récits qu’elles véhiculent sont les mêmes. En tendant l’oreille on reconnait des mots arabes dans le berbère tout comme on reconnait des mots berbères dans l’arabe ! On parle alors de personnes arabophones et berbérophones.
Le français
Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.
Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes
Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.
Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.
Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.
Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.
Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.
Bahija Ben Barka
conteuse marocaine
Enseignant l’arabe en France puis le français au Maroc, animant des ateliers autour du conte dans des écoles, adaptant des contes en spectacles bilingues, Bahija Ben Barka est une conteuse qui fait sans cesse des allers-retours entre les deux rives de la méditerranée pour créer un pont entre les cultures.
conteuse marocaine
Enseignant l’arabe en France puis le français au Maroc, animant des ateliers autour du conte dans des écoles, adaptant des contes en spectacles bilingues, Bahija Ben Barka est une conteuse qui fait sans cesse des allers-retours entre les deux rives de la méditerranée pour créer un pont entre les cultures.
Mustapha Ghanim
conteur marocain
Enseignant en école primaire à Beni Mellal (Maroc), Mustapha Ghanim fréquente depuis 20 ans le milieu du théâtre en tant qu'acteur, professeur, auteur et metteur en scène. Il est directeur artistique de la troupe théâtrale Abou El Haytam à Beni Mellal. Il réalise régulièrement des performances en tant que conteur et animateur pour les enfants, mais c'est pour Conte-moi qu'il enregistre pour la première fois.
Aicha Ait Berri
auteur marocaine
Aicha Ait Berri est une autodidacte qui a débuté sa carrière en tant qu’institutrice pour atteindre le grade d’inspectrice principale de l’enseignement secondaire. Elle milite au sein d’associations pour la reconnaissance et la valorisation de la langue et la culture amazighes, pour les droits de l’Homme en général et ceux des femmes en particulier. Cofondatrice de l’association OCADD, elle est actuellement, vice présidente chargée de la recherche. Elle est aussi présidente de l’association des femmes de la montagne. Bien des articles parus dans les journaux locaux et nationaux, des poèmes reflètent bien cet engagement. Par ailleurs, elle travaille pour la sauvegarde du patrimoine culturel en déperdition et prépare une thèse de doctorat sur la cérémonie de mariage et l’oralité chez les Ait Soukhmanes , tribus du Moyen Atlas.
Commentaires
mot
j'aime bien cette histoire car elle est drôle.
mot
Halla c'est trop bien.
J'aime cette histoire
J'aime cette histoire.