Pagirakiraïmio, petit pakira

Origine de la collecte : Guyane
Illustration : Frédérique Warin

Parti à la chasse, un chasseur kali’na se perd et doit passer la nuit dans la forêt. Pour que Kouloupi, l’esprit de la forêt, lui laisse la vie sauve, le chasseur doit alors lui faire peur en se faisant passer pour Pagirakiraïmio, le petit pakira qu’il a chassé plus tôt dans la journée…

Écouter le conte en français dit par Eugène Mac Intosch

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Le texte du conte

Un jour, un chasseur kali’na part à la chasse avec son arc et ses flèches. Il tue une biche cariacou, un singe kwata et un cochon pakira. Comme il était allé très loin, il boucane ses gibiers. Il se fabrique un panier avec des feuilles de palmier kumu : le wayalibo. Il les met dedans, il prend le chemin du retour.

Il marche avec son wayalibo sur le dos. Il n’arrive pas à la maison., la nuit tombe, le chasseur doit passer la nuit en foret. Il coupe des feuilles de palmier wassaye, il se fait une hutte au milieu du chemin, ne sachant plus où aller car il fait très noir. Il rentre son wayalibo de gibiers boucanés dans la hutte, il n’arrive pas à dormir, il pense beaucoup.

Soudain, le chasseur entend un bruit dans la nuit.
Il se dit : « Là, je suis mort. Ça doit être Kouloupi, l’esprit de la forêt. »
Le bruit s’approche de plus en plus jusqu’à ce qu’il arrive à ses côtés.

Kouloupi lui demande : « Qui es-tu ? Que fais-tu sur mon chemin ? »
Le chasseur lui répond : « C’est moi, Pagirakiraïmio, et toi ? »
L’esprit de la forêt répond : « C’est moi, Kouloupi. Si tu es un pagirakiraïmio, montre-moi ta patte. »
Le chasseur fait sortir la patte du cariacou sur les feuillages.
Kouloupi dit : « Que tu as de belles pattes et de beaux ongles, montre-moi donc ta main. »
Le chasseur fait sortir la patte du kwata.
Kouloupi dit : « Que tu as de belles mains. Si tu es vraiment le pagirakiraïmio, montre-moi encore une fois ta patte. »
Le chasseur prend une cuisse du pakira et la sort.
« Ah ! Tu es vraiment un pagirakiraïmio ! », dit Kouloupi.

Kouloupi sent l’odeur de l’être humain, il ne veut pas y croire, il dit : « Si tu es vraiment le pagirakiraïmio, montre-moi encore une fois ton visage. »

Le chasseur prend du courage, avec un geste brusque fait sortir la tête du pakira avec les crocs dehors. Kouloupi fait un bon en arrière, il dit : « Non ! Non ! Non ! Non ! Ton visage est très laid ! Rentre-le ! Tu m’as fait très peur, j’ai vraiment vu que tu étais un vrai petit pakira. Tu peux rester là, moi je continue mon chemin. »

Kouloupi est parti et le chasseur est resté sain et sauf.

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