L'exil avorté
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Le texte du conte
L’âne, le chien et le coq, qui ont toujours vécu avec l’homme, décident un jour de se séparer de lui et d’aller vivre dans la forêt lointaine. En cours de route, chacun dit ce qu’il reproche à l’homme.
L’âne, qui est choisi comme chef de groupe, commence :
- Moi, l’homme me fait travailler toute la journée, je laboure la terre, je lui transporte son eau, ses bagages, et quand le soir je rentre enfin à la maison, il me donne un violent coup de bâton et m’ordonne d’aller me chercher à manger, alors que mon cousin le cheval est traité comme un prince. L’homme lui apporte à manger, le lave et lui coupe les sabots, même quand il monte sur lui, il lui met une selle pour ne pas lui faire du mal. Cette situation, je ne peux plus la supporter.
Le chien prend alors la parole :
- Moi je travaille toute la journée et toute la nuit. Le jour, j’accompagne le berger pour garder le troupeau, et le soir, je veille au moment où tout le monde dort, et avec tout ça l’homme ne me donne que ses restes à manger et s’il n’a pas de restes, je ne mange pas, alors que mon cousin le chat ne sort jamais de la maison, l’homme le traite comme son fils. Cet enfer je ne peux plus le supporter.
Enfin le coq intervient :
- Moi, tout le monde sait que c’est moi qui réveille l’homme le matin pour faire ses prières et ensuite vaquer à ses occupations, mais quand il a de la visite il me tue. Quand il est à court d’argent il me vend sur le marché. Cette précarité je ne peux moi non plus la supporter.
Après la parole du coq, les trois amis arrivent au milieu de la forêt. Ils se construisent chacun une case et s’y installent. Ils vivent ainsi tranquillement pendant de nombreuses années. Un jour Bouki l’Hyène, passant à côté de leur case, remarque leur présence. Elle file avertir l’éléphant leur chef. Ce dernier, pour vérifier les dires de Bouki, envoie Golo le singe.
En voyant le singe Golo arriver, le chien dit à ses amis :
- Laissez-le venir je m’en charge.
Il saute sur Golo et lui casse une patte. Celui-ci s’en retourne en traînant la patte. L’éléphant lui dit :
- Toi tu es un vaurien et il envoie le charognard.
Lorsque l’âne aperçoit le charognard il dit à ses amis :
- Celui-ci, laissez-le moi, je lui règle son compte.
Et il se couche pour faire le mort. En le voyant dans cette position le charognard se précipite sur lui et aussitôt les trois amis se jettent sur lui et lui administrent de violents coups de bâton. Le charognard repart le corps couvert de sang.
- Vous êtes des vauriens, dit alors l’éléphant, c’est moi qui vais y aller.
Au moment où il s’approche des trois amis le coq dit :
- Celui-ci, c’est moi qui m’en charge.
Il se met sur la branche d’un arbre et attend le passage de l’éléphant. Lorsque ce dernier arrive juste à son niveau, il saute sur lui en battant des ailes très fort et dépose un œuf sur sa tête, tout ça accompagné de très forts cocoricos. Pris de peur, l’éléphant prend la fuite. En se sauvant il piétine les cases des trois amis.
L’âne alors rassemble ses compagnons et leur dit :
- Ces gens ne nous laisseront plus jamais tranquille et nous ne savons pas où aller. Je vous suggère d’appliquer l’adage qui dit que celui qui ne sait plus où il va doit retourner d’où il est venu.
Mon conte est fini, celui qui respire le premier ira au paradis.
Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.
Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !
La Mauritanie
(République islamique de Mauritanie)
Population : Les mauritaniens et les mauritaniennes. Plus de 3 millions d’habitants.
Langues : L’arabe classique est la langue officielle de la Mauritanie (depuis 1968). La langue nationale la plus parlée en Mauritanie est le hassanya, qui est l’arabe dialectal local. Les autres langues nationales sont le peul (poular), le soninké et le wolof. Le français a été une langue officielle jusqu’en 1991, il garde aujourd’hui une certaine influence.
Situation géographique : La Mauritanie est un pays du Maghreb, du nord-ouest de l’Afrique. A l’Ouest : l’océan Atlantique (600 km de côte). Au nord : Sahara Occidental et l’Algérie. A l’est : le Mali. Au sud : le Mali et le Sénégal.
Superficie : 1 030 700 Km²
Climat : Le climat de Mauritanie saharien au nord et sahélien au sud, est généralement chaud et sec.
Capitale : Nouakchott
Hymne national : Nachid al-watani
Devise nationale : Honneur Fraternité Justice
Monnaie : L'Ouguiya
IDH (Indice de développement humain) : 0,433, IDH faible (chiffres 2010)
Indépendance : 28 novembre 1960
Pour en savoir plus : Article « Mauritanie » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Mauritanie/132366
Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.
Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".
Le wolof
Famille de langues : Le wolof est une langue du groupe ouest-atlantique de la famille des langues Niger-Congo.
Pour en savoir plus sur la famille des langues Niger-Congo, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-niger-congo
Nombre de locuteurs : environ 10 millions locuteurs sur un total de 12 à 13 millions de Sénégalais. Il y a des endroits du pays où le wolof n’est pas compris ou n’est pas parlé : Casamance (pays diolas et mandingues), certaines parties du pays sérère dont les îles du Saloum, Sénégal oriental (populations Tenda : Bassari, Boïn, Bedik, Koniagui, Badiaranké), une partie du pays soninké.
Pays : Le wolof est une des langues nationales au Sénégal, elle est parlée principalement au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie.
Origine : Le wolof a une parenté très ancienne avec le peul. Le wolof a également des liens avec une autre langue du Sénégal : le sérère.
Sur la parenté entre les langues peul, sérère et wolof, Senghor écrit dans la préface du « Dictionnaire Sereer-Français » du Rd Père Léonce Crétois (6 tomes ronéo, Dakar, CLAD, 1972 – 1977) : « C’est que le serer, au dire de Maurice Delafosse – et l’hypothèse semble vraie – nous présente l’état le plus archaïque d’une ancienne situation, où les peuples « sénégalo-guinéens », dont les Peul, Wolof, Sérère, et diola, parlaient la même langue ». (T 1, pp. 1 et 2).
Pour en savoir plus sur le wolof (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/le-wolof
Le français
Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.
Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes
Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.
Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.
Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.
Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.
Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.
Mamadou Sall
conteur mauritanien
Ce « piroguier du désert », fils d’un père d’origine halpoular et d’une mère wolof, est né à Keur Mour, un village situé au bord du fleuve Sénégal. Mamadou Sall est invité dans de nombreux festivals en France, en Europe et en Afrique. Arrivé au conte par la « force du destin », Mamadou Sall raconte les histoires traditionnelles qu’il collecte, abordant la diversité de la culture orale de l’Afrique de l’Ouest.
Pour en savoir plus : http://mamadou-sall.monsite-orange.fr/