L'éléphant et le hérisson
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Le texte du conte
Il était une fois les animaux de la brousse. Ils vivaient entre eux. Seuls sur la terre. Non, pas tout à fait. Il y avait aussi dans la brousse les génies, les grands et les nains, qui, eux aussi, vivaient entre eux. Quant aux hommes, ils n’avaient pas encore fait leur apparition sur la terre.
À cette époque-là, lointaine, très lointaine, il n’y avait sur toute surface de la terre qu’un seul cours d’eau, une petite rivière aux eaux salées, qui appartenait au petit hérisson. Un génie nain, un wokloni, avait eu la gentillesse de la lui montrer :
- C’est pour toi. Si quelqu’un y boit sans ta permission, la rivière disparaîtra. Si tu refuses à qui que ce soit la permission d’y boire, la rivière disparaîtra pareillement.
De nature, le petit hérisson n’est pas méchant, malgré ses piquants qui lui en donnent l’air. Il suffisait donc de lui demander : « Petit hérisson, je meurs de soif. Est-ce que je peux aller boire dans ta rivière ? » Il répondait toujours par oui. Et tu pouvais te désaltérer à satiété.
Mais un jour, l’éléphant, piqué par on ne sait quelle mouche, se leva et déclara :
- Moi, le plus grand de tous les animaux, le plus puissant, le plus fort, que je sois obligé à chaque fois de demander la permission à ce petit rien de hérisson, est inacceptable. Je ne le ferai donc plus. Désormais, je boirai sans sa permission !
Le petit hérisson n’était pas présent. Mais les autres animaux, qui attendaient son arrivée, dirent à l’éléphant :
- Ne fais pas ça, éléphant. Il ne te coûte rien de demander la permission au petit hérisson. Il n’a jamais refusé de l’eau à personne.
Mais l’éléphant ne les écouta pas. Il se leva et alla boire l’eau de la rivière. Mais à peine eut-il commencé à boire que la rivière se retira. Et l’éléphant partit en barrissant.
Quelques instants après, arriva le petit hérisson, qui trouva que sa petite rivière aux eaux salées était à sec. Il se dressa sur ses petites pattes et demanda :
- Qui a bu toute l’eau de ma petite rivière ?
- C’est l’éléphant, répondirent en chœur les autres animaux. On le lui avait pourtant déconseillé…
Et le petit hérisson de se dresser sur ses petites pattes et de chanter de sa voix courroucée :
« Ma petite rivière à moi
L’éléphant l’a vidée
Si jamais je vois l’éléphant
Si jamais jamais je rencontre l’éléphant
Je me battrai avec lui
Et je lui ferai rendre ma rivière
Parole de hérisson. »
Ce disant, le petit hérisson partit à la recherche de l’éléphant, il trottinait tout seul dans la brousse. De temps en temps, il se redressait sur ses petites pattes ou montait sur un arbre pour chercher l’éléphant des yeux.
Il était vraiment en colère. Mais est-ce qu’un petit rien de hérisson peut vaincre le grand éléphant ?
- Si ! Si ! Je le vaincrai, avait répondu le petit hérisson aux animaux qui l’avaient mis en garde.
Le petit hérisson marcha ainsi pendant longtemps. Ce fut vers le petit soir qu’il vit l’éléphant. Le gros pachyderme avait fini d’engloutir des tonnes et des tonnes de nourriture et se reposait aux rayons couchants du soleil. Il dormait.
Le petit hérisson se dirigea droit sur lui. Il lui donna un coup de patte, puis un autre et un autre encore. L’éléphant se réveilla.
- C’est toi, toi qui a bu toute l’eau de ma petite rivière à moi, hein ? demanda le petit hérisson en colère.
- Oui, c’est moi. C’est bien moi. Et que veux-tu ? bougonna l’éléphant.
- Me battre avec toi !
- Ah ! ah ! ah ! éclata de rie l’éléphant. Te battre avec moi ? Est-ce que tu n’es pas devenu fou ?
En réponse, le petit hérisson se mit à frapper l’éléphant. Et l’éléphant se fâcha. Il se leva. Il leva sa trompe et frappa à son tour le petit hérisson. C’était ce qu’il ne fallait pas faire. Le petit hérisson enfonça tous ses piquants dans la trompe de l’éléphant qui hurla de douleur et appela tous les animaux au secours. Ceux-ci vinrent supplier le petit hérisson d’enlever ses piquants de la trompe de l’éléphant.
Le petit hérisson, malgré ses piquants, n’est pas méchant. Il accepta volontiers de soigner l'éléphant. C’est depuis ce jour que l’éléphant, malgré sa force, ne s’attaque jamais aux plus petits que lui.
Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.
Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !
Le Mali
(République du Mali)
Population : Les maliens et les maliennes. Plus de 14 millions d’habitants.
Langues : Le français est la langue officielle du Mali, elle est celle utilisée par l’état, l’administration et l’enseignement. Le bambara est pourtant la langue la plus parlée (par environ 80% de la population). Une trentaine de langues est parlé au Mali, dont une dizaine par plus de 100 000 personnes. Les autorités maliennes ont reconnu 13 langues nationales : le bambara, le bobo, le bozo, le dogon, le peul, le soninké, le songoy, le sénoufo-minianka, le tamasheq, le hasanya (arabe dialectal), le kasonkan et le maninkakan.
Situation géographique : Le Mali est le plus grand pays de l’Afrique de l’ouest. A l’ouest : la Mauritanie et le Sénégal. Au nord : l’Algérie. A l’est : le Niger. Au sud-est : le Burkina. Au sud : la Côte d’Ivoire et la Guinée.
Superficie : 1 241 300 km²
Climat : Le climat malien se caractérise par trois saisons : une saison sèche (mars à juin), une saison des pluies ou hivernage (juin à septembre) et une intersaison ou saison froide (octobre à février) avec un vent saharien desséchant : l’Harmattan.
Capitale : Bamako
Hymne national : Pour l'Afrique et pour toi, Mali
Devise nationale : Un peuple, un but, une foi
Monnaie : Le Franc C.F.A.
IDH (Indice de développement humain) : 0,309, IDH faible (chiffres 2010)
Indépendance : 22 septembre 1960
Pour en savoir plus : Article « Mali » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Mali/131330
Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.
Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".
Le bambara
Famille de langues : Le bambara est une langue mandée.
Pour en savoir plus sur la famille des langues mandées, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-mandees
Les Bambaras sont eux-mêmes des mandés, ils ont les mêmes cultes et la même histoire.
Les Malinkés (les habitants du lieu de règne de l’empereur (capitale, province) aiment à dire que le bambara est la langue des tondjons (c’est-à-dire les militaires) : ces derniers, par souci d’économie, aiment à contracter les mots. C’est ainsi que « koko » (le sel) chez les malinkés devient « Kwa » chez les Bambara, de même que « moko » (être humain, l’homme donc) devient « maan » chez les Bambara (on dit « Ma »).
Nombre de locuteurs : plus de 9 millions de locuteurs, principalement au Mali.
Pays : Le bambara est la langue la plus parlée au Mali (plus que le français, qui est pourtant la langue officielle). Le bambara ou ses dialectes sont également parlés dans les pays voisins du Mali : au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire en Guinée et au Sénégal.
Expansion : Le bambara doit son expansion au commerce, à l’histoire, à la démographie et à plusieurs autres facteurs économiques.
Pour en savoir plus sur le bambara (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/le-bambara
Le français
Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.
Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes
Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.
Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.
Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.
Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.
Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.
Ousmane Diarra
conteur malien
Enfant, il dévorait les caisses d’ouvrages livrées par la Croix-Rouge dans son village de Bassala dans les brousses maliennes. Diplômé de l’Ecole normale supérieure de Bamako (Maîtrise de lettres modernes). Il est actuellement bibliothécaire au Centre culturel de Bamako. Nouvelliste, poète et romancier, Ousmane Diarra est également auteur de livres pour la jeunesse et conteur.
"Néné et la chenille" (Edicef, le Figuier, 1999). "Vieux lézard" (roman, Editions Gallimard, 2006). "Pagne de femme" (Gallimard, 2007). "Le rêve du grand calao" (Le Figuier, 2011).
Commentaires
intéressant
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Un conte excellent
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C'est un conte intéressant
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Très joli
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C'est très rigolo
C'est très rigolo
comment
Comment je peux retrouver les animaux de ce conte ? Vous savez j'ai un exposé sur les contes des animaux
Il y a beaucoup de contes
Il y a beaucoup de contes avec des animaux sur ce site. On retrouve souvent leurs noms dans les titres des contes. Je vous invite donc à parcourir le site et à les découvrir.
L'équipe de Conte-moi