Le repère du génie à tête de bouc

Origine de la collecte : Mali
Illustration : Yacouba Diarra

Il était une fois un couple qui avait trois garçons. Parmi ces trois enfants deux étaient obéissant et le dernier était têtu. Un jour que la famille s’était fait piéger par un génie à tête de bouc, le père envoie tour à tour chaque membres de sa famille chercher du bois afin de les sauver. Mais le dernier, tellement têtu, refuse. Mal lui en a pris…

 

Auteur : Ousmane Diarra

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Le texte du conte

Un couple eut trois garçons. Au premier, il donna le prénom Fakamè, celui qui obéit au père, parce que celui-ci, toujours faisait ce que son père lui demandait de faire. Le deuxième s’appela Bakamè, celui qui obéit à la mère. Lui, il ne refusait jamais ce que sa mère lui demandait de faire.Comme le troisième n’obéissait à personne et faisait les choses à sa tête, le couple le nomma Yérékamè, celui qui n’en fait qu’à sa tête.

Un jour, les trois garçons et leurs parents étaient en train de cultiver leur champ quand la pluie se mit soudain à tomber drue. Ils allèrent s’abriter dans une grotte. Quelques instants après, arriva un être bizarre, cornu, qui avait cent têtes, cent yeux, cent oreilles… Et puait à cent lieux à la ronde. C’était Bilissi ! Bilissi le génie à tête de bouc ! Le père le savait. Il vint se coucher au travers de l’entrée de la grotte, enfermant les deux parents et leurs trois garçons à l’intérieur ! Comment allaient-ils faire pour se tirer de cette trappe ?

Le père réfléchit un moment puis dit à Fakamè, celui qui obéit au père :
- Fakamè, on voit que cette pluie ne va pas s’arrêter. Tes parents commencent à attraper le froid. Peux-tu aller nous chercher du feu, s’il te plaît ?
Fakamè obéit. Et Bilissi s’écarta pour le laisser sortir.
Il ne revint pas.

Quelque temps, le père se tourna vers Bakamè, celui qui obéit à la mère et lui dit :
- Bakamè, j’ai envoyé Fakamè chercher le feu. Il n’est pas revenu. Pourrais-tu, toi, aller chercher le feu pour tes vieux parents qui commencent à attraper le froid ?
Bakamè obéit. Le génie à tête de bouc le laissa sortir.
Il ne revint pas.

Le père se tourna alors vers Yérékamè et le pria d’aller chercher le feu pour ses vieux parents.
- Moi, dit Yérékamè, sous cette pluie battante ? Jamais de la vie ! Crevez si vous voulez, je ne sortirai pas !
Le père se tourna alors vers sa femme et lui dit :
- Comme Yérékamè a refusé d’aller nous chercher le feu, pourrais-tu aller, toi ? Tu es plus jeune que moi pour supporter la pluie et le vent ». La mère obéit. Bilissi s’écarta et la laisser sortir.
Elle ne revint pas.

Comme la mère ne revenait pas, le père dit à Yérékamè :
- Comme tu ne peux sortir sous la pluie, c’est donc moi qui vais te chercher le feu. Je reviens dans un instant !
Bilissi s’écarta et le laissa sortir. Mais à peine le père eut-il disparu que le génie à tête de bouc, qui avait cent yeux, cent mains et cent pieds se dirigea droit sur Yérékamè :
- Je savais que ton père rusait. Il voulait sauver sa famille. Je l’ai laissé faire en connaissance de cause. Mais comme toi tu n’en fais qu’à ta tête…

Il se jeta sur Yérékamè et le dévora.

Le pays présenté ci-dessous correspond au pays où le conte a été enregistré et ne prétend pas donner d'origine unique au conte.

Les contes n'existent pas dans ce seul et unique pays. D'une version à une autre, d'un conteur à un autre, les contes circulent entre les pays et ne s'arrêtent heureusement pas aux frontières !

Le Mali

(République du Mali)

Population : Les maliens et les maliennes. Plus de 14 millions d’habitants.

Langues : Le français est la langue officielle du Mali, elle est celle utilisée par l’état, l’administration et l’enseignement. Le bambara est pourtant la langue la plus parlée (par environ 80% de la population). Une trentaine de langues est parlé au Mali, dont une dizaine par plus de 100 000 personnes. Les autorités maliennes ont reconnu 13 langues nationales : le bambara, le bobo, le bozo, le dogon, le peul, le soninké, le songoy, le sénoufo-minianka, le tamasheq, le hasanya (arabe dialectal), le kasonkan et le maninkakan.

Situation géographique : Le Mali est le plus grand pays de l’Afrique de l’ouest. A l’ouest : la Mauritanie et le Sénégal. Au nord : l’Algérie. A l’est : le Niger. Au sud-est : le Burkina. Au sud : la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Superficie : 1 241 300 km²

Climat : Le climat malien se caractérise par trois saisons : une saison sèche (mars à juin), une saison des pluies ou hivernage (juin à septembre) et une intersaison ou saison froide (octobre à février) avec un vent saharien desséchant : l’Harmattan.

Capitale : Bamako

Hymne national : Pour l'Afrique et pour toi, Mali

Devise nationale : Un peuple, un but, une foi

Monnaie : Le Franc C.F.A.

IDH (Indice de développement humain) : 0,309, IDH faible (chiffres 2010)

Indépendance : 22 septembre 1960

Pour en savoir plus : Article « Mali » du Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Mali/131330

Drapeau: 
Drapeau du Mali

Nous avons choisi d'enregistrer le conte dans une ou deux langues parlées dans le pays de collecte.

Les langues citées ci-dessous ne sont pas représentatives de l'ensemble des langues parlées dans ce pays. Il s'agit des langues dans lesquelles le conte a été enregistré. Si vous souhaitez découvrir les autres langues parlées dans le pays de collecte du conte, consultez l'onglet "Le pays".

Le bambara

Famille de langues : Le bambara est une langue mandée.

Pour en savoir plus sur la famille des langues mandées, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-mandees

Les Bambaras sont eux-mêmes des mandés, ils ont les mêmes cultes et la même histoire.

Les Malinkés (les habitants du lieu de règne de l’empereur (capitale, province) aiment à dire que le bambara est la langue des tondjons (c’est-à-dire les militaires) : ces derniers, par souci d’économie, aiment à contracter les mots. C’est ainsi que « koko » (le sel) chez les malinkés devient « Kwa » chez les Bambara, de même que « moko » (être humain, l’homme donc) devient « maan » chez les Bambara (on dit « Ma »).

Nombre de locuteurs : plus de 9 millions de locuteurs, principalement au Mali.

Pays : Le bambara est la langue la plus parlée au Mali (plus que le français, qui est pourtant la langue officielle). Le bambara ou ses dialectes sont également parlés dans les pays voisins du Mali : au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire en Guinée et au Sénégal.

Expansion : Le bambara doit son expansion au commerce, à l’histoire, à la démographie et à plusieurs autres facteurs économiques.

Pour en savoir plus sur le bambara (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/le-bambara

Le français

Famille de langues : Le français est une langue romane de la famille des langues indo-européennes.

Pour en savoir plus sur la famille des langues indo-européennes, (site du programme Sorosoro) : http://www.sorosoro.org/famille-des-langues-indo-europeennes

Nombre de locuteurs : 200 millions de locuteurs.

Pays : Le français est la langue officielle de la France et de nombreux autres pays : en Afrique et en Océanie mais aussi aux Antilles et aux Etats-Unis.

Origine : Le français est issu des formes orales et populaires du latin, il est aussi influencé par le Gaulois et par le Francique des Francs. Le français provient de la langue d’oïl, langue parlée dans la moitié nord de la France au Moyen Âge et langue dominante de la littérature entre le XIVe siècle et le XVIe siècle.

Expansion : Le français s’est répandu proportionnellement aux progrès de l’administration et de la justice royale en France. Le français et sa structure grammaticale s’est cristallisé au XVIIe siècle autour du dialecte de l’Ile de France et ce au détriment les autres parlers régionaux.

Qu’est-ce que la francophonie ? Apparu à la fin du XIXe siècle, le terme « francophonie » désigne l’ensemble des personnes et des pays utilisant le français. Un pays francophone est un pays qui utilise entièrement ou partiellement le français.

Ousmane Diarra

conteur malien

Ousmane DiarraEnfant, il dévorait les caisses d’ouvrages livrées par la Croix-Rouge dans son village de Bassala dans les brousses maliennes. Diplômé de l’Ecole normale supérieure de Bamako (Maîtrise de lettres modernes). Il est actuellement bibliothécaire au Centre culturel de Bamako. Nouvelliste, poète et romancier, Ousmane Diarra est également auteur de livres pour la jeunesse et conteur.

"Néné et la chenille" (Edicef, le Figuier, 1999). "Vieux lézard" (roman, Editions Gallimard, 2006). "Pagne de femme" (Gallimard, 2007). "Le rêve du grand calao" (Le Figuier, 2011).

Commentaires

Elle est trop trop bien !

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